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Choix n°1 : Tom à la ferme de Xavier Dolan, avec Xavier DolanSynopsis : Un jeune publicitaire voyage jusqu’au fin fond de la campagne pour des funérailles, et constate que personne n’y connaît son nom, ni la nature de sa relation avec le défunt. Lorsque le frère aîné de celui-ci lui impose un jeu de rôles malsain visant à protéger sa mère et l’honneur de leur famille, une relation toxique s’amorce qui n’aura de cesse que la vérité éclate enfin, quelles qu’en soient les conséquences.À beau mentir qui vient de loin...Adaptation de la pièce de théâtre du même nom de Michel Marc BouchardL'avis de Première : Il y a une double bonne idée dans le quatrième film de Xavier Dolan. Celle de raconter le calvaire d’un jeune gay dans un Québec rétrograde où l’homosexualité se tait, et de filmer ça non pas comme une fable morale, mais comme un film d’horreur. La route qu’on aurait mieux fait de ne pas emprunter, le lieu maudit qui vous retient malgré vous, les feuilles des épis de maïs coupant « comme des couteaux » : du geste pasolinien, Tom à la ferme glisse vers l’hommage au John Carpenter du Village des damnés. Le réalisateur travaille les codes du genre avec une subtilité peu commune dans son cinéma, qui ploie d’habitude sous les références criardes. Saluons son compositeur Gabriel Yared, dont la belle partition est pour beaucoup dans ce traitement organique des ressorts de l’angoisse. Voilà pour le positif. En plus d’un scénario confus, le film est en outre vampirisé par son acteur-réalisateur. Affublé d’un improbable look de hipster à choucroute décolorée, Dolan est trop occupé à se filmer pour donner corps à l’autre, le paysan fruste, vrai sujet du film dont la caméra échoue à saisir les contours et l’essence. S’il a gagné en maturité, le jeune cinéaste reste prisonnier de son ego de gamin surdoué. Il y a deux ans, le bouleversant Laurence Anyways se portait très bien sans lui à l’écran. Le paradoxe de Tom à la ferme est plus retors : ici, Dolan, dont le talent est par instants insolent, n’est jamais aussi bon réalisateur que quand il se complaît dans l’autocontemplation. Jouant au détriment de tout le reste, cette polarisation narcissique est aussi exaspérante que fascinante.Bande-annonce : Choix n°2 : Une promesse de Patrice Leconte, avec Rebacca Hall, Alan Rickman...Synopsis : Allemagne, 1912. Un jeune diplômé, d’origine modeste, devient le secrétaire particulier d’un homme âgé, patron d’une usine de sidérurgie. L’état de santé du patron se dégrade et lui impose de rester à domicile. Il y accueille le jeune homme pour travailler. L’épouse du patron est une femme de trente ans, belle et réservée. Le jeune homme s’éprend d’elle, sans oser révéler ses sentiments. Dans le huis-clos de la demeure, couve cette passion amoureuse, sans geste ni parole, tout en regards et en silences. Brusquement, le patron décide d’envoyer son protégé au Mexique, afin d’y superviser l’exploitation de mines de fer. L’annonce de ce départ provoque chez l’épouse une réaction désespérée. Le jeune homme réalise qu’il est aimé d’elle, lui aussi, en secret. Mais la présence du mari malade interdit à leur amour de s’accomplir ici et maintenant. L’épouse fait une promesse : au retour du jeune homme, dans deux ans, elle sera à lui.L'avis de Première : Librement adapté du Voyage dans le passé, un court roman posthume de Stefan Zweig, ce vingt-huitième long métrage de Patrice Leconte (et le premieren langue anglaise) explore la naissance du désir dans un monde en pleine mutation. La maison de Hoffmeister est un havre de paix, organisé et codifié, tandis qu’au dehors, son usine sidérurgique offre des images d’ouvriers pauvres entrant en cohorte dans des ateliers où le feu et la fusion annoncent d’autres explosions. D’abord séparés par la bienséance, Lotte et Friedrich le seront ensuite par le départ au Mexique de ce dernier, puis par la guerre. Pas un bouton de manchette, pas une faveur ourlée ne manquent à cette reconstitution soignée et élégante. Mais peut-être y manque-t-il un souffle, un trouble réel, autre que ce vague désordre programmé qui manque de surprise. Dominé par la figure ambivalente d’Alan Rickman qui, sans un mot, semble dire une chose et son contraire, le trio d’acteurs, lui, joue la partition avec tact.Bande-annonce : Choix n°3 : Babysitting de Philippe Lacheau et Nicolas Benamou, avec Philippe Lacheau, Alice David...Synopsis : Faute de baby-sitter pour le week-end, Marc Schaudel confie son fils Rémy à Franck, son employé, « un type sérieux » selon lui. Sauf que Franck a 30 ans ce soir et que Rémy est un sale gosse capricieux. Au petit matin, Marc et sa femme Claire sont réveillés par un appel de la police. Rémy et Franck ont disparu !Au milieu de leur maison saccagée, la police a retrouvé une caméra.  Marc et Claire découvrent hallucinés les images tournées pendant la soirée…L'avis de Première : Planté par sa baby-sitter, un patron confie son fils, une teigne, à Franck, l’un de ses employés. Mais Franck a 30 ans ce jour-là et ses copains ont prévu une méga fiesta... Écrit par le noyau dur de la Bande à Fifi qui officiait sur Canal+, Babysitting n’invente rien et reprend tout : le found foutage, le principe de Projet X, les faux happenings à la Michaël Youn, les gags à la Jackass, etc. Ceci dit, même si on connaît par coeur le programme des réjouissances, on aurait tort de ne pas s’inviter à la fête.Bande-annonce : Les autres sorties ciné de la semaine sont ici