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Pour son deuxième long-métrage, plus de trois ans après Les Adoptés, l'actrice/réalisatrice Mélanie Laurent s'est offert une standing ovation au Festival de Cannes : Respire, histoire d'amour et de haine de Charlie et Sarah, deux lycéennes, d'après le roman d'Anne-Sophie Brasme, était projeté hier soir à la Semaine de la critique 2014. Une histoire étouffante qui ira jusqu'au drame. On a capté les deux -stupéfiantes- actrices Joséphine Japy (20 ans) et Lou de Laâge (nommé au César du meilleur espoir pour Jappeloup) quelques minutes pour leur premier Cannes.Le film paraît très spontané, très libre, très improvisé... C'était le cas ?Lou : Bon. Il y avait un scénario, hein, quand même (rires). Mélanie voulait nous laisser la liberté d'amener ce qu'on avait avait envie, de proposer nos idées...Joséphine : Pour les grosses scènes, elle nous donnait les clefs de la séquence. Elle nous disait l'idée générale -voilà ce qui est important, vous devez aller d'un point A à un point B. Entre les deux on prenait les chemins qu'on voulait. Du coup on avait une liberté de folie, la scène ne lui appartenait quasiment plus...Par exemple ?Lou et Joséphine (ensemble) : La scène de la caravane.Laquelle ? Il y en a plusieurs.Joséphine : On ne va pas spoiler... C'est une scène assez intense.Lou : ...Ou je passe du chaud au froid en quelques instants. C'est la scène où on est bourrées. On savait qu'on devait arriver à un geste particulier, crucial, qui n'était pas improvisé.Joséphine : On avait le temps qu'on voulait, on avait le droit de faire ce qu'on voulait. Et je crois que du coup la première prise était la bonne.C'est un pur film de femmes : il n'y a presque que des rôles féminins, et il y a Isabelle Carré, Claire Keim... Mélanie est meilleure réal avec les jeunes filles ou avec leurs mamans ?Lou : Il faudrait demander aux mamans (rires). C'est la même réalisatrice avec tout le monde. Elle a une vraie bienveillance avec tout le monde, y compris son équipe technique.J'ai trouvé le film hyper dur, avec des séquences très violentes psychologiquement.Joséphine : Le film s'est plutôt endurci par rapport au scénario.Lou : C'est fidèle au bouquin.Joésphine : il y avait déjà l'idée épuisante de chaud-froid perpétuel entre elles. Et il y a cette scène de fin... Je raconte l'anecdote partout depuis ce matin : quand je l'ai lue, je n'ai pas parlé pendant un après-midi. J'étais sous le choc de ce que je venais de lire.C'était pour te préparer pour ton rôle ? Parce que tu ne parles pas beaucoup...Joséphine : Ahah, c'est vrai. Mais elle exprime énormément à l'intérieur...Evidemment il faut parler de votre scène où vous passez le réveillon à boire en costume de panda... Ce n'était pas improvisé ?Joséphine : Heureusement, non, j'étais prévenue ! J'ai failli crever de chaud dans le costume du panda... Ca m'a rappelé mon week-end d'intégration à Sciences Po, en début d'année. Le thème c'était "les grands films épiques", il y avait Le Seigneur des Anneaux, Harry Potter... Et j'étais dans l'équipe Star Wars. J'étais déguisée en Padmé Amidala.Présenté à la Semaine de la critique, Respire sortira le 12 novembre prochain.