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It Follows : le film le plus flippant vu depuis longtemps

It Follows : le film le plus flippant vu depuis longtemps

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Voyage dans les ténèbres d'It Follows, fascinant "film d'aurreur" et deuxième film du surdoué <strong>David Robert Mitchell</strong> après <em>The Myth of the American Sleepove</em>r : naviguant dans une twilight zone gardée par les fantômes de <strong>David Lynch</strong>, <strong>John Carpenter</strong> et <strong>Jacques Tourneur</strong>, Mitchell affirme sa personnalité avec <em>It Follows</em>, définitivement l'un des chocs cinéma de 2015.Bande-annonce :

L’anti-Annabelle

Alors que le génial et séminal Massacre à la tronçonneuse vient de célébrer ses 40 ans en grandes pompes, il faut bien reconnaître que le genre "horreur" traverse une méchante zone de turbulences. Le found-footage et les productions <strong>Jason Blum</strong> (Insidious, American Nightmare) cartonnent, la machine <strong>James Wan</strong> (Conjuring, Annabelle) tourne à plein régime, mais où sont passés le génie, la subversion, la folie, la flippe, la hargne consubstantielles au genre ? Où est la relève ? Les nouveaux <strong>Romero</strong> et <strong>Sam Raimi</strong> ? Les esthètes punks et les innovateurs dérangeants ? <strong>David Robert Mitchell</strong>, lui, ne vient pas du sérail du cinéma bis, mais il signe avec It Follows l?un des films d?horreur les plus originaux et flippants vus depuis un bail, loin du formatage d?où sortent des machins comme Sinister ou <em>Annabelle</em>, certes parfois honorables mais jamais durablement bandants. Bourré de références élégantes allant de <strong>Tourneur</strong> (La Féline) à <strong>Carpenter</strong> (Halloween), mais refusant l?approche postmoderne à la Scream qui a fini par aseptiser et déminer le genre, It Follows possède aussi et surtout un argument scénaristique de première bourre : de jeunes ados y sont la proie de très menaçants assaillants, capables de prendre différentes apparences et que seules leurs victimes peuvent voir. La seule façon de leur échapper ? Coucher avec quelqu?un et refiler la malédiction. La trouille est là, indéniable, viscérale, constamment rehaussée par une ambition plastique sidérante. Oui, <em>It Follows</em> est un grand film d?aurreur (contraction de horreur et auteur, néologisme que nous venons d?inventer à l?instant).

La consécration d’un cinéaste

Si vous n?aviez jamais entendu parler de <strong>David Robert Mitchell</strong>, on ne vous en veut pas. L?homme (un trentenaire originaire de Detroit) n?a signé qu?un premier long il y a quatre ans, sorti directement en DVD chez nous. Pourtant, tous ceux qui ont vus The Myth of the American Sleepover lui vouent un culte durable. Ce superbe teen movie décrivait les affres existentielles d?une poignée d?ados lors d?une pyjama party filmée comme un long adieu à leur enfance, le temps d?une nuit d?été sans fin. It Follows en serait presque un remake, mais plongé dans un contexte horrifique. Tous les thèmes et les motifs du premier film (l?entrée dans l?âge adulte, l?ennui climatisé et intemporel des banlieues américaines, l?absence des figures parentales?) y sont exacerbés, chauffés à blanc, poussés dans leurs retranchements. C?est la confirmation qu?un auteur est né. Un héritier de <strong>Lynch</strong>, <strong>John Hughes</strong> et du <strong>Tomas Alfredson</strong> de Morse, dont on meurt déjà d?envie de voir le troisième film.

Une parabole sexuelle ambiguë

Comme tout bon teen movie, comme tout bon film d?horreur, It Follows ne parle que de cul. Et de tout ce qui va avec : l?amour, le désir, la peur du dépucelage et? les MST. La métaphore que file le film (une maladie terrifiante et mortelle qu?on se refile en baisant) est complexe. Très complexe. Tour à tour puritaine et libertaire, limpide et filandreuse? Le sexe y est à la fois le problème et la solution, il condamne autant qu?il sauve. <em>"Associer la sexualité et la mort m?a toujours paru naturel"</em>, nous expliquait <strong>David Robert Mitchell</strong> au dernier Festival de Cannes, où <em>It Follows</em> a fait un carton critique. <em>"J?aime également beaucoup l?idée qu?il y ait plein d?interprétations différentes de mon film. Il est même fait pour ça."</em> Allez donc vous faire votre propre opinion en salles. Et pensez à jeter un ?il par-dessus votre épaule en sortant...

Voyage dans les ténèbres d'It Follows, fascinant "film d'aurreur" et deuxième film du surdoué David Robert Mitchell après The Myth of the American Sleepover : naviguant dans une twilight zone gardée par les fantômes de David Lynch, John Carpenter et Jacques Tourneur, Mitchell affirme sa personnalité avec It Follows, définitivement l'un des chocs cinéma de 2015.>>> Les films les plus flippants de l'histoireBande-annonce :