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Les flammes, le mensonge, la fuite, la cité d'accueil, les explosions de violence et les instants de grâce : la première bande annonce de Dheepan, transcendée par le Cum Dederit de Vivaldi, concentre tous les enjeux du nouveau film de Jacques Audiard et rend compte de sa puissance inouïe. L'odyssée de ces réfugiés Tamouls, réunis par le conflit armé et emmenés par le hasard sur le sol français qui se révèle être un nouveau théâtre de guerre, est une grande fable, sombre et douloureuse, dans laquelle le cinéaste pousse son goût du mélange des genres (action, thriller, vigilante, romance, jeu vidéo) à son paroxysme, portée par des acteurs non professionnels au destin similaire à celui de ses personnages - Antonythasan Jesuthasan, le Dheepan du titre, est lui-même un ancien Tigre Tamoul ayant fui le Sri Lanka et atterri en France au hasard du passeport qu'il a trouvé. La performance qu'ils livrent, avec ses femme et fille de circonstances, devant la caméra d'Audiard, est absolument bouleversante.Six ans après son Grand prix pour Un Prophète, Dheepan a enfin offert la consécration cannoise au cinéaste français surdoué. "Une Palme, c'est forcément imméritée, non ?", s'interroge-t-il dans les pages de Première. Non, pas forcément.Dheepan de Jacques Audiard avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan, Claudine Vinasithamby sort dans les salles le 26 août prochain.Et l'interview de Jacques Audiard est à retrouver dans le dernier numéro de Première, actuellement dans les kiosques.