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À rebours des réactions outrées du milieu, le réalisateur de La Vie d’Adèle semble comprendre l’annulation du visa d’exploitation de son film.

Son commentaire était attendu. Abdellatif Kechiche a finalement confié au Monde son point de vue sur "l’affaire" qui secoue le landernau cinématographique depuis hier : l’annulation du visa d’exploitation de La Vie d’Adèle - Palme d'Or au Festival de Cannes 2013 -, susceptible de passer d’une interdiction aux moins de douze ans à une autre aux moins de seize, voire dix-huit.

La vie d'Adèle : le visa d'exploitation annulé

À l’inverse de la Ministre de la Culture Fleur Pellerin, de l’ARP (société civile des Auteurs-Réalisateurs-Producteurs) ou de son distributeur, Brahim Chioua, qui se sont tous émus de cette décision, le réalisateur a choisi de calmer le jeu de façon surprenante en validant en quelque sorte la démarche de l’association Promouvoir. "Je n’ai jamais pensé que mon film pouvait être vu par des gamins de 12 ans, et je déconseille personnellement à ma fille de le voir avant qu’elle ait 14 ou 15 ans", a-t-il dit. (…) "Mes films touchent à l’adolescence, mais s’adressent plutôt à ceux qui ont une nostalgie de l’adolescence. Ça a plus d’intérêt pour les adultes que pour les adolescents qui n’ont pas encore vécu la douleur d’une rupture."

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Plus étonnant encore, son souhait de ne pas voir Fleur Pellerin porter cette décision en cassation, "démarche qui n’a pas d’intérêt" selon lui. Vrai sentiment ou lassitude de l’artiste confronté depuis la sortie du film à un barnum médiatique, où les attaques personnelles ont pris le pas sur les considérations cinématographiques ?

La bande-annonce de La Vie d'Adèle :